Photographier pour témoigner

Le pouvoir de la presse s’affermit avec la photographie à tel point que la reine Victoria, interdira la représentation de soldats morts pendant la guerre de Crimée (1854), premières photographies du genre. Le premier reportage de guerre est couvert par le photographe américain Brady, autorisé à suivre les troupes engagées lors de la Guerre de Sécession (1861-1865).

Pendant la Grande Guerre, la diffusion de clichés des conflits est normalement strictement encadrée. Seuls les opérateurs des services photographiques de l’armée peuvent normalement réaliser des prises de vue. Or, la presse illustrée en plein essor réclame des images, qu’elle n’obtient bien souvent qu’auprès de ces amateurs. Aux illustrations, cartes postales, et même cinématographes passés au filtre de la censure tout au long du conflit s’ajoutent, dès 1919, une fois que celle-ci est finie, les éditions de stéréoscopies. 

Daniel Chevalier (1887-1934)

Daniel Chevalier est radiologue à l'hôpital de Roanne lorsque la guerre éclate. Il part sur le front comme médecin auxiliaire au 98ème régiment d'infanterie dès la mobilisation d’août 1914. Membre du photo-club, il emporte dans les tranchées son matériel de photographie.

Il réalise 340 vues stéréoscopiques du conflit armée de la Première Guerre Mondiale : combats en Artois, dans la Somme, dans les Monts de Champagne, en Argonne ou à Verdun, des fronts italien et belge, et aussi de l’Armée d’Orient. . Il les publiera à son retour en 1919 pour montrer la guerre à ceux qui ne l'ont pas vue...