Claude Dethève (1867-1936)
Médecin dans le corps de santé des troupes coloniales, Claude Dethève effectuera des missions en Asie et en Afrique. De ces voyages, il ramenera de nombreux objets mais aussi des photographies et cartes postales. Sa femme, Jeanne Monteret (1872-1953) lègue toute sa collection au Musée Joseph Déchelette et à la médiathèque de Roanne.
Né en 1867, Claude Dethève est avant tout roannais !
En 1889, il fait l’Ecole de médecine navale de Toulon en tant qu’élève du Service de santé de la Marine puis passe sa thèse de médecine à Bordeaux. Commence alors sa carrière dans les colonies : de 1894 à 1898, il part en campagne à Obock (territoire de Djibouti), puis à Madagascar et au Tonkin, premier contact avec l'Extrême-Orient.
En 1898, il est envoyé en Chine en tant que médecin de la légation française en remplacement du Docteur Matignon. Le 18 octobre de cette même année, il est appelé au chevet de l’empereur Kuang-Hsu, alors sous la surveillance de sa tante l’Impératrice douairière Cixi, pour un examen médical. Cette entrevue fera la réputation du docteur Dethève dans les différentes légations et en France au sein du Ministère de la guerre et lui vaudra le grade de Chevalier de la Légion d’Honneur. En 1899, le docteur Matignon reprend son poste. Dethève est alors détaché à Changxindian, près de Pékin, sur le chantier de construction de la ligne de chemin de fer Pékin-Hankou : il y reste jusqu’en 1906.
En juin 1806, retour en Afrique : il est détaché à l’hôpital de Dakar, et en juillet 1911, à l’hôpital de Hanoï. En 1912, il rentre en métropole et participe à la première guerre mondiale, sur le front de l’Est jusqu’en 1917. Il rentre à Roanne en 1921 et meurt à en 1936.
Ses albums de photographies se composent de tirages positifs sur papier albuminé contrecollés, de tirages de petites dimensions réalisés par Dethève lui-même ou de photographies de studio achetées sur place.
Ces clichés privilégient souvent le côté pittoresque (temples, petits métiers de rue, processions, exécutions publiques, portraits de femmes chinoises, geishas, femmes africaines aux seins nus) qui semblent exercer sur l’imaginaire occidental masculin une certaine fascination comme un écho des témoignages de ces voyageurs du XIXe siècle, militaires, journalistes, écrivains, diplomates, qui ne manquent pas de souligner le retard et le repli de la Chine ou de l’Afrique.
Portrait de Claude Dethève
Portrait de Claude Dethève à Obock en costume arabe. 1894. Gélatino-argentique
Portrait de Jeanne Monteret
La femme de Claude Dethève sur le quai de Shanghaï, 3 Février 1901. Gélatino-argentique
Intérieur d'un temple en Chine
Carte postale de la collection du docteur Dethève

