Maria Chambefort le premier studio de photographie roannais

Maria Chambefort aurait été formée à Lyon par François Perraud, son oncle, daguerréotypiste chez qui elle habite en 1856, alors âgée de 16 ans. Vers 1857, alors qu’elle n’a que 17 ans, la jeune photographe débute une activité itinérante à Mâcon, qu’elle étend rapidement au département de Saône-et-Loire puis à celui de la Loire. Après quatre années de déplacements, elle choisit en 1861 de s’installer durablement à Roanne, où elle fonde le tout premier atelier photographique fixe de la ville. Sa sédentarisation s’avère particulièrement prospère : elle bénéficie de l’aide précieuse de sa mère, ainsi que de son frère cadet François (1850-1925), de dix ans plus jeune.

En 1874, à l’âge de 34 ans, elle épouse Jacques Léon Chanteloube, son voisin depuis une quinzaine d’années, fabricant et négociant en textile. Devenue veuve et mère de deux filles, elle s’éteint à Roanne en 1893, à 53 ans. Son atelier, quant à lui, disparaît avec elle.

Dans ses publicités, on apprend qu'elle propose de réaliser des portraits, mais également de photographier des œuvres d'art, des rues d'habitation ou encore de produire de nouvelles épreuves de daguerréotypes pour les agrandir, les retoucher ou les réduire afin d'en faire des médaillons. Elle se déplace à domicile, notamment en cas de portraits post-mortem. Maria Chambefort demeure, à ce jour, le seul exemple connu en France d’une daguerréotypiste itinérante identifiée à la fois grâce à des sources directes et à un corpus d’œuvres. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les productions issues d’ateliers mobiles seraient plus fragiles, son cas montre au contraire que ses travaux comptent parmi ceux qui nous sont parvenus en plus grand nombre.

L'article du conservateur en chef de la photographie au Musée d'Orsay, Thomas Galifot, apporte des informations complémentaires sur le brillant parcours de Maria Chambefort : "Femmes photographes professionnelles et itinérance en France au XIX^e siècle"