Avec la multiplication des déplacements, la figure du voyageur se diversifie. C'est un écrivain, un scientifique, mais aussi un journaliste ou un artiste.
L’âge d’or du voyage : le XIXe siècle
Que recherche t-il ?
Parfaire son éducation, car « il n’y a pas d’hommes plus complet que celui qui a voyagé ». Le Grand Tour en est l'exemple, il remplissait cette fonction pour la jeune bourgeoisie. Pour le simple plaisir, la visite, la distraction, la recherche d’une expérience différente. C’est parfois une fuite, une échappatoire ou la recherche d’inspiration artistique.
Le voyage change radicalement, on passe des derniers grands voyages d’explorateurs au début du tourisme de masse. Le mot touriste n’a pas encore, de connotation péjorative.
Cependant il n'est pas l'apanage des seuls hommes puisque le terme « exploratrice » est créé pour des femmes d'exception comme Alexandra David-Néel. Elles acquièrent une stature scientifique inédite par la précision de leurs observations ethnographiques.
Claude Dethève, un médecin voyageur
Parmi ces voyageurs remarquables une figure se détache des collections de la Médiathèque de Roanne : Claude Dethève, médecin dans le corps de santé des troupes coloniales. Il parcourt l’Afrique et l’Asie au gré de ses missions. On le demande, honneur suprême pour un occidental, au chevet de l’empereur de Chine Kuang-Hsu. Il rapporte de ses déplacements des albums de photographies et de cartes postales. Ces clichés privilégient le côté pittoresque des pays traversés : temples, petits métiers de rues, portraits de femmes... Cet aspect exotique exerce une fascination pour des voyageurs du XIXe siècle car il leur permet de souligner, pense-t-il, le retard et le repli des populations visitées. Ce rêve culturel et idéologique du progrès apparaît dès le début du XIXe siècle, conséquence d’une libre circulation des hommes et des marchandises. Une nouvelle destination de voyage apparaît alors : les colonies. Elle constitue une alliance de la conquête militaire et des voyages savants. Mais pour Dethève c’est aussi un impératif professionnel qui, avec le développement de la presse, engendre une nouvelle figure « le reporter ». Comme le montre ses collections la photographie se généralise : les ateliers célèbres Bonfils et Langaki sont représentés.
« le voyageur spontanément ramène l’inconnu au connu »
La confrontation avec l’insolite remet en cause ses propres habitudes
L’écrivain voyageur
Le voyage reste souvent motivé par une recherche de source d’inspiration. Il devient le but premier de l'écriture. L’écrivain, l’artiste précèdent le voyageur.
Au retour, les souvenirs s’ajoutent au travail de l’imaginaire. Plutôt qu’une restitution c’est une reconstruction. Le récit de voyage navigue entre réel et fiction.
A l'inverse les carnets de voyages sont des notes prises au fil de l’itinérance, ce qui préserve « l’instantané » du voyage.
« Le lecteur est ainsi le miroir où se mire l’écrivain voyageur. »