Ce cliché photographique représente une réplique de la statue Athéna Parthénos réalisée par Phidias en 438 avant Jésus-Christ.
Dans la mythologie grecque, Athéna est la fille de Zeus et de l’Océanide Métis, la personnification de l’idée, du conseil et de la ruse. Son père avala sa mère afin que la sagesse de celle-ci l’aide à discerner le bien du mal et le guide dans ses décisions. De ce fait c’est lui qui l’enfanta, par la tête.
Athéna est la déesse de la guerre. Égale à son père en force, elle se plait aux combats dans lesquels elle mène les armées.
A contrario, elle est également celle de la paix, du conseil, de la sagesse. Elle assure veille et protection à certains héros tels Héraclès, Jason ou Ulysse.
Enfin, étant la déesse des techniques et de l’artisanat, elle est celle de la civilisation, ce qui lui vaut d’être la protectrice d’Athènes.
La statue Athéna Parthénos, était l’épicentre du Parthénon de l’Acropole à Athènes.
Elle se situait au fond du sanctuaire, face à l’entrée. Représentée en majesté, la déesse était une sculpture monumentale d’une douzaine de mètres de haut, effleurant le plafond de l’édifice. Conçu pour la recevoir, l’intérieur du bâtiment lui offrait une mise en valeur par le pourtour des colonnes et par une illumination due à la lumière naturelle se reflétant dans un bassin creusé à ses pieds.
De style chryséléphantin, la technique de cette réalisation consistait en une ossature en bois recouverte de plaques d’or (plus d’une tonne d’or aurait été nécessaire) ainsi que de plaques d’ivoire (amollies avant d’être moulées). Alors que les premières étaient maintenues dans le bois par des clous, les secondes étaient collées puis peintes. Il faut imaginer la déesse maquillée.
Son visage d’ivoire mettait ses yeux bleus de pierres précieuses en valeur. Des boucles de cheveux dépassaient de son casque. Une égide recouvrait la traditionnelle tunique grecque, laissant apparaître sa jambe gauche fléchie ainsi que ses sandales. Sa taille était ceinturée par deux serpents noués et de nombreux bijoux en or et pierres précieuses la paraient. À sa gauche se trouvaient un bouclier et une lance.
Une iconographie mythologique se dessinait sur la statue.
Le casque, magnifiquement décoré, présentait des griffons sur les protèges joues, une sphinge entourée de deux chevaux ailés à son sommet.
La tête de la Gorgone Méduse entourée de serpents prenait place au centre de l’égide.
Dans sa main droite, Athéna soutenait Niké, la déesse de la victoire (statue mesurant un mètre quatre-vingt). De son côté gauche se dressait le serpent Érichthonios qu’elle avait élevé.
Mais au-delà des figures, des scènes de situations apparaissaient. L’extérieur du bouclier peignait le combat de Thésée contre les Amazones pour la défense d’Athènes tandis que l’intérieur donnait à voir ceux des Titans. Les semelles des sandales de la déesse étaient illustrées des batailles livrées par les Centaures alors que le socle de la statue recevait une frise représentant l’histoire de Pandore.
Cette représentation d’Athéna offrait la quintessence même de la déesse.
Sa taille exceptionnelle était proportionnelle à l’image que les grecs se faisaient des dieux. La splendeur de sa décoration égalait les origines de sa naissance divine. Casque, lance et bouclier, la représentaient en guerrière sans oublier son incarnation de la sagesse et de la victoire grâce à la présence de Niké.
Les forces primitives domestiquées étaient personnifiées par les monstres et les batailles tandis que la culture, à figure féminine, resplendissait avec Athéna, Niké et Pandore.
Il fallait voir, de façon plus générale, la consécration de la civilisation sur la barbarie, une allégorie de la victoire athénienne sur les Perses lors des guerres médiques (Ve siècle avant Jésus-Christ) tout comme une preuve de la puissance et de la gloire de la riche et pieuse cité qu’était Athènes.
Athéna Parthénos disparut probablement au cours du premier millénaire sans que la raison ne soit connue aujourd’hui. Soixante-neuf copies, à échelle réduite, furent réalisées durant l’Antiquité. La statue photographiée sur le cliché ancien présenté est une de ces reproductions.
En 1990, Alan LeQuire réalisa une réplique grandeur nature de l’œuvre de Phidias pour le Parthénon de Nashville aux USA.