La fierté des Roannais, au début du XXe siècle...
Ce nom provient de l'anglais "Outram way", chemin d'Outram, du nom de l'ingénieur Benjamin Outram qui a imaginé le rail plat au niveau du sol.
Dès 1891 les cars Rippert "à chevaux" assurent le trajet des Canaux à la gare du Coteau. On en parle depuis 1896 mais c'est seulement en 1899 que la ville de Roanne signe une convention pour l'exploitation de trams électriques par une société lyonnaise pour les lignes "Cimetière à Saint-Clair" et "Gare du Coteau aux Canaux".
La chambre de commerce estime que ce nouveau moyen de déplacement sera bénéfique pour les commerçants et la circulation de la population mais ceci nécessite de gros travaux. L'élargissement des rues de la Côte, Nationale et de Mably dans un premier temps fournira une largeur de 14 à 18 mètres selon les endroits.
Notre ville s'enorgueillit de se voir hisser au rang de grands centres.
Avant la fin avril 1900, alors que les autorisations ne sont pas accordées, on prend le risque de poser les premiers rails sans savoir encore quel système on adoptera pour le fonctionnement : Diatto ou Trolley. Le 29 décembre 1900 l'arrivée du tramway, malgré de multiples démarches et des palabres à n'en plus finir, représente un beau cadeau pour le nouvel an des Roannais. Pris d'assaut il dut être doublé dès le lendemain. La première ligne dite A mise en service fut celle qui conduisait de la gare de Roanne à celle du Coteau. Au carrefour helvétique le "Père Flandre" effectue le pilotage à l'aide d'un drapeau rouge ou d'une lanterne selon la luminosité. Pendant 12 ans et 12 heures par jour il restera debout entre le Café Helvétique et le Pont Neuf pour libérer la voie lors du passage des trams. Suite à l'agrandissement de ce carrefour qui offre maintenant toute la visibilité nécessaire son poste sera supprimé en 1912.
La seconde ligne dite B instaurée le 4 janvier 1901 relie le Calvaire route de Paris à la Place Saint-Louis car la SNCF n'accorde pas encore l'autorisation de traverser ses passages à niveau au grand dam de la population des faubourgs. Il faut attendre l'année suivante pour que cette frontière se franchisse. La création de plusieurs évitements permet le croisement sur ces lignes à voix unique.
En semaine les trams circulent de 5 h 20 à 21 h 15 et le dimanche de 6 h 30 à 21 h 45. Ils produisent leur électricité mais ne sont pas chauffés. Le tarif des billets varie de 5 à 10 centimes selon la distance. Seuls les pompiers se rendant sur une intervention bénéficient de la gratuité du transport. Le Wattman, conducteur du tram gagne 4 francs par jour en 1904. En 1906 on lui accorde 30% de majoration seulement à partir de 70 heures hebdomadaires et pour la première année il bénéficie d'un congé non payé le 1er mai. Il obtiendra la retraite à 74 ans. Un contrôleur navigue entre les différents circuits et vérifie les billets de temps à autre.
152 fois par jour la statue de la Paix située alors sur la Place d'Armes voit passer des tramways. Certains circulent en supplément aux heures d'entrées et de sorties des usines de tissage, à l'occasion d'évènements, les dimanches, les jours de marché et d'affluence. Petit à petit de nouvelles lignes s'ouvrent :
- Gare de Roanne à Mâtel
- Arsenal à gare de Roanne
- Les Canaux à gare le Coteau
- Saint-Clair au cimetière
Le 1 janvier 1948 marque une nouveauté dans le transport urbain.
Quelques ancêtres termineront leur carrière au cimetière des tramways du faubourg de Paris remplacés par deux véhicules Renault flambant neuf de 9 mètres de long et 2,40 mètres de large. Chacun offre 20 places assises et 50 debout sur les plates-formes. On monte par l'arrière et descend par l'avant. Le 5 juillet 1948 on supprime les trams sur la ligne B. Il ne reste plus que la ligne de l'Arsenal à la gare de Roanne sur laquelle le dernier circule le 28 novembre 1949.
Chaque génération connaît de nouveaux moyens de transport et par là même l'amélioration du confort et du temps de déplacement.