Au nez court et plat, à la figure barbue, il incarne la laideur. Pour les Grecs, la laideur est synonyme de bassesse d’esprit. En effet, à l’époque classique, beauté apparente et intérieure ne font qu’une. Le citoyen est beau et bon, à la fois sage et de belle apparence. Par opposition, le satyre est considéré comme une brute épaisse, un bon à rien, parfois bedonnant, et souvent aviné. À la libido hyperactive, son énergie sexuelle le rapproche davantage des animaux que des hommes. Il se tourne vers le monde animal, âne, biche ou chèvre, pour satisfaire ses besoins inassouvis. Il entretient un lien privilégié avec les capridés, liés à Dionysos et à l’invention du vin. Car ce sont les chèvres qui, avant les hommes, broutent et taillent la vigne. C’est également la peau de chèvre qui sert d’outre à contenir le vin.
Musée de Naples, Silène
© Roanne - Musée J. Déchelette