XVIIe siècle : classicisme artistique

La technique évolue peu tout au long du Grand Siècle. La marbrure, inventée au Japon au XIIe siècle mais apparue en Europe à la fin du XVIe siècle est utilisée pour les pages de garde, avec des motifs dits à peigne. Cuirs de veau et de chèvre constituent les matériaux principaux des reliures. Les décors apposés sur celles-ci fleurissent sur les dos, entre les nerfs. Ils sont réalisés à partir de fleurons composés de petits points. Par ailleurs, les titres, souvent incomplets, sont sommairement exécutés.

Comme au XVIe siècle, différentes tendances se font jour pour le décor :

  • Les reliures courantes sont recouvertes en pleine peau, seul leur dos est orné de fleurons en caissons. Les reliures à la Du Seuil, très répandues, reçoivent un décor constitué d’un encadrement extérieur de filets doubles ou triples et d’un encadrement intérieur de filets doubles ou triples avec fleurons à chaque angle

  • Les décors à compartiments géométriques sont composés d’encadrements de roulettes et de successions de fleurons,
  • En lien avec le courant janséniste et en réaction aux exubérances de certaines reliures, les reliures jansénistes ne figurent aucun décor ; seul le titre est inscrit à l’or,
  • Les reliures à la grotesque ont un dos doré d’une palette ornée de spirales répétées sur toute la hauteur,
  • Les reliures royales présentent des armoiries, avec ou sans semé.

Au-delà de l’émancipation laïque notée au siècle précédent, l’affirmation du métier de relieur se fait de plus en plus franche jusqu’à une reconnaissance officielle : Le 7 septembre 1686, Louis XIV signe un édit séparant la communauté des relieurs / doreurs de celle des libraires et imprimeurs.

Registre manuscrit sur parchemin des actes d'achat de biens conclus par Girolamo di Zuane Olivieri

Somptueuse réalisation pour ce décor à la fanfare. Les fleurons poussés successivement donnent naissance à une complexe composition aux motifs animal, végétal, ornemental et allégorique.

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L'Office de la semaine sainte selon le Messel [sic] et Bréviaire romain

Augustin Du Seuil, relieur ordinaire du régent Philippe d'Orléans, donne son nom à ce type de décor trés répandu. Il s'agit cependant d'une erreur historique datant du XIXe siècle, le relieur n'étant pas à l'origine de cette composition mais ayant marqué les esprits pour son travail de qualité.

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Dévotes oraisons pour tous chrétiens et catholiques

L'appellation de décor à la dentelle prend tout son sens pour ce travail de dorure finement exécuté. Le doreur a juxtaposé des fleurons à differents motifs tout en alternant des roulettes simples et ornées.

Reginae Palatium eloquentiae

Belle execution pour cette subtile composition mélant une base de dorure à la Du Seuil sur laquelle viennent s'ajouter une dentelle, des armoiries et un ex-dono.

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La Science héroïque, traitant de la noblesse, de l'origine des armes

Sur cette reliure royale aux armes d'Anne d'Autriche, le semis est réalisé manuellement, fleurons par fleurons tandis que la plaque centrale est poussée à la presse.

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Voyage de M. le duc de Rohan, faict en l'an 1600

Un décor géométrique atypique pare ce petit ouvrage. L'or n'étant que peu visible sur le parchemin, il lui est souvent préféré un dessin tracé à l'encre.

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