XVIIIe siècle : Noblesse, Lumières et Révolution

Les reliures XVIIIe siècle affichent des tranches teintées ou marbrées et des décors aux fleurons représentant des motifs floraux et des coquilles. Le motif des papiers marbrés lui-même est coquille. Les reliures de luxe utilisent le maroquin tandis que les livres plus ordinaires sont couverts de mouton ou de veau décoré avec des encres. Certains livres sont simplement brochés (cousus) et recouverts de papier. Les plats des reliures courantes ne sont pas décorés, seul leur dos est orné de fleurons en caissons.

Parmi l’ensemble des styles déployés, il faut signaler :

  • Le décor à la dentelle qui est une composition de fleurons placés les uns à côté des autres, la tête vers l’intérieur des plats. Les roulettes moins nombreuses sont simplement au bord des plats,
  • Les reliures au dos à la grotesque dorées d’une palette ornée de feuillages répétée sur toute la hauteur. Vite exécutées, elles sont très nombreuses,
  • Les reliures royales ornées d’armoiries parfois entourées de dentelle,
  • Les almanachs royaux, édités en grands nombres, qui sont l’occasion de petites reliures décorées à la plaque.

Le vocabulaire stylistique de la reliure est alors très riche et chaque commanditaire peut trouver son propre goût. Le mot bibliophile apparaît d’ailleurs vers 1740 avec l’augmentation du nombre de collectionneurs.

Une nouvelle technique de montage fait son apparition vers 1775. Il s’agit du bradel du nom de son inventeur : le livre est cousu sur des rubans de tissu, puis emboîté dans la couverture grâce au collage des pages de garde. Il est particulièrement reconnaissable grâce à sa gorge (sorte de gouttière). Ce montage plus simple constitue une protection provisoire pour les livres en attente d’une belle reliure.

À la fin du XVIIIe siècle, les reliures révolutionnaires font preuve d’une nette décadence technique et décorative au vu du grand nombre de livres à relier. Les fleurs de lys et les armoiries sont interdites ; de nombreuses reliures armoriées sont mutilées.

Premier recueil de M. Bousset, contenant vingt livres d’airs sérieux et à boire

Un reliure sobre, juste décorée d'un encadrement de deux filets dorés, suffit à mettre en valeur des armoiries centrales.

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Epitome trium Terrae partium

Ce petit volume relié au XVIe siècle fut mutilé durant la période révoutionnaire. Les armoiries centrales, symbole de noblesse, ont été grattées.

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Histoire du gouvernement de Venise

En plus des plats décorés aux roulettes, le dos de cet ouvrage se pare d'une dorure dans les caissons. Un fleuron central est encadré par quatre fleurons d'angle, l'ensemble est compris dans un encadrement de double filets. 

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Breviarium sanctae Lugdunensis ecclesiae

Réprésentative des décors du XVIIIe siècle, cette réalisation offre une dentelle de guirlandes florales encadrant des armoiries centrales sur un maroquin rouge.

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Dictorum factorumque memorabilium

De larges écoinçons et des armoiries poussés à la plaque ornent de dorure ce petit ouvrage.

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