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Bon voyage, Monsieur Dethève !

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https://www.memo-roanne.fr/ark:/12345/DKLs117 Bon voyage, Monsieur Dethève ! entry 2019-06-14 16:04:32.0 <div class="btgrid"><div class="row row-1"><div class="col col-md-6"><div class="content"><p><a href="http://www.memo-roanne.fr/notice.php?q=id:7725" target="_blank"><img alt="" src="/img/upload/images/Obock%20-%201894%20-%20v2(1).jpg" style="height:337px; width:600px" /></a></p></div></div><div class="col col-md-6"><div class="content"><p><em><span style="color:#660033">Etre m&eacute;decin colonial dans l&rsquo;arm&eacute;e, c&rsquo;est partir sur les routes au gr&eacute; des affectations avec les moyens de locomotion de l&rsquo;&eacute;poque et donc passer beaucoup de temps dans les trains et les navires au long cours. Tel a &eacute;t&eacute; le destin de Claude Deth&egrave;ve, n&eacute; &agrave; Roanne en 1867, qui a laiss&eacute; &agrave; la Biblioth&egrave;que Municipale de Roanne de nombreuses cartes postales et photographies de ses voyages.</span></em></p><p></p><h3 style="text-align:justify">Engagez-vous, vous verrez du pays !</h3><p></p><p>Claude Deth&egrave;ve soutient sa th&egrave;se de m&eacute;decine &agrave; Bordeaux en 1894 et gagne tr&egrave;s rapidement le Territoire de Djibouti. Ce premier pas sur le sol africain l&rsquo;emmene de Obock au Caire en passant par le S&eacute;n&eacute;gal et le Canal de Suez.</p><p></p></div></div></div></div><p></p><div class="btgrid"><div class="row row-1"><div class="col col-md-6"><div class="content"><p>Depuis Zanzibar, il vogue vers une &icirc;le assez m&eacute;connue des europ&eacute;ens : Madagascar. Il y parvient pendant <a href="https://fr.wikisource.org/wiki/Chronique_de_la_quinzaine_-_31_octobre_1896" target="_blank"><span style="color:#660033">l&rsquo;insurrection des Fahavalo</span></a>, et manque de succomber &agrave; la fi&egrave;vre. Pourtant, de cette belle &icirc;le, il rapporte un grand nombre de photos, t&eacute;moignant d&rsquo;un certain regard de l&rsquo;occident sur les colonies. La plupart sont issues de son appareil, de petit format, les autres sont plus imposantes et ont &eacute;t&eacute; faites en studio.</p><p></p><p>Apr&egrave;s quelques allers-retours rapides entre l&rsquo;Asie et l&rsquo;Afrique de 1895 &agrave; 1897, passant par Saigon et Shanghai, il s&rsquo;installe &agrave; P&eacute;kin comme m&eacute;decin de la L&eacute;gation fran&ccedil;aise, et devient le premier m&eacute;decin occidental autoris&eacute; &agrave; ausculter l&rsquo;empereur de Chine, Guangxu, que l&rsquo;imp&eacute;ratrice douairi&egrave;re Ci Xi souhaite &eacute;carter du pouvoir. Le docteur Deth&egrave;ve n&rsquo;est pas dupe de cette situation et &eacute;crit dans une lettre &agrave; sa m&egrave;re, dat&eacute;e du 22 octobre 1898 : &laquo; L&rsquo;Empereur voudra-t-il user de m&eacute;dicaments, j&rsquo;en doute beaucoup, je crois plus que cette d&eacute;marche a &eacute;t&eacute; faite par l&rsquo;Imp&eacute;ratrice pour montrer que l&rsquo;Empereur est bien vivant et contredire les journaux anglais qui annon&ccedil;aient sa mort par empoisonnement &raquo;.</p><p>Cette auscultation lui vaudra d&rsquo;&ecirc;tre nomm&eacute; Chevalier de la L&eacute;gion d&rsquo;Honneur.</p></div></div><div class="col col-md-6"><div class="content"><p><a href="http://www.memo-roanne.fr/notice.php?q=id:7802" target="_blank"><img alt="" src="/img/upload/images/Madagascar%20%20Tananarive%20%20Palais%20royal(1).jpeg" style="height:416px; width:600px" /></a></p></div></div></div></div><p></p><div class="btgrid"><div class="row row-1"><div class="col col-md-6"><div class="content"><p><a href="http://www.memo-roanne.fr/notice.php?q=id:8081" target="_blank"><img alt="" src="/img/upload/images/Eglise%20catholique.jpeg" style="height:631px; width:600px" /></a></p></div></div><div class="col col-md-6"><div class="content"><p>De 1899 &agrave; 1906, il est m&eacute;decin sur les chantiers de chemin de fer &agrave; Chang Xin Dian (pr&egrave;s de P&eacute;kin). Cet emploi lui permet de faire de multiples excursions jusqu&rsquo;en Cochinchine, au Viet Vint (Annam) ou &agrave; Haiphong. Il envoie des cartes postales &agrave; ses proches rest&eacute;s au bercail et en r&eacute;unit davantage encore pour le plaisir des yeux.</p><p>En juin 1906, il revient s&rsquo;installer &agrave; Dakar, qu&rsquo;il connait d&eacute;j&agrave; bien, et travaille &agrave; l&rsquo;h&ocirc;pital jusqu&rsquo;en juin 1911.</p><p>Il embarque direction Hanoi, en juillet 1911, pour une dur&eacute;e d&rsquo;un an avant de rejoindre la France en 1912. La guerre met un terme &agrave; ses p&eacute;r&eacute;grinations et le voit s&rsquo;engager sur le Front de l&rsquo;Est jusqu&rsquo;en 1917.</p><p>Son retour &agrave; Roanne en 1921 est d&eacute;finitif ; il y demeure jusqu&rsquo;&agrave; sa mort en 1936.</p><p></p><h3>Investigations d&eacute;licates</h3><p></p><p>Comment retracer les chemins emprunt&eacute;s par Claude Deth&egrave;ve, ce dernier n&rsquo;ayant laiss&eacute; aucun journal de bord ? Par l&rsquo;image.</p><p>En effet, ses dons &agrave; la M&eacute;diath&egrave;que de Roannais Agglom&eacute;ration repr&eacute;sentent quelques 500 cartes postales et 300 photographies conserv&eacute;es dans des albums joliment d&eacute;cor&eacute;s de sa plume. Au Mus&eacute;e Joseph D&eacute;chelette, Claude Deth&egrave;ve l&egrave;gue une centaine d&rsquo;objets, mobilier, v&ecirc;tements, tentures magnifiquement brod&eacute;es, bronzes et porcelaines.</p></div></div></div></div><div class="btgrid"><div class="row row-1"><div class="col col-md-6"><div class="content"><p>Afin de retracer ses trajets, il s&#39;agit d&#39;examiner chaque carte postale pour en &eacute;tudier les tampons postaux, retourner chaque photographie pour trouver &eacute;ventuellement une date, un lieu&hellip; Il est alors possible d&rsquo;entrer dans la vie de ce m&eacute;decin des arm&eacute;es, globe-trotter pendant plus de 18 ann&eacute;es. Il embarque dans ses aventures son &eacute;pouse, Jeanne. Cette derni&egrave;re effectue de fr&eacute;quents allers-retours entre la France et ces lointaines destinations. Ce couple uni &ndash; les cartes postales qu&rsquo;ils s&rsquo;envoient dans les moments de s&eacute;paration sont adorables, pleines de tendresse et de retenue &ndash; nous offre &eacute;galement une vision plus intime de ses p&eacute;r&eacute;grinations par le biais de photographies d&rsquo;int&eacute;rieur : une case &agrave; Obock ou un salon &agrave; P&eacute;kin.</p><p>Un si&egrave;cle apr&egrave;s, se plonger dans le monde du Docteur Deth&egrave;ve apparait vraiment comme une exp&eacute;rience d&eacute;paysante. Le regard curieux, &agrave; la fois humaniste et entach&eacute; de colonialisme, du photographe offre un int&eacute;ressant t&eacute;moignage. Il ne surestime pas ses qualit&eacute;s de photographe amateur et n&rsquo;h&eacute;site pas &agrave; compl&eacute;ter ses prises de vue avec des photographies et portraits de studios d&#39;artistes renomm&eacute;s comme <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9lix_Bonfils" target="_blank"><span style="color:#660033">Bonfils</span></a> ou avec des cartes postales tels que les <a href="http://www.memo-roanne.fr/resultat.php?q=petits%20m%C3%A9tiers&amp;spec_expand=&amp;sort_define=score&amp;sort_order=1&amp;rows=9&amp;fq=id_source:(%2262%22)" target="_blank"><span style="color:#660033">petits m&eacute;tiers</span></a> ou la Justice. Sa veuve l&egrave;guera toute sa correspondance, ses albums et ses photographies &agrave; la Biblioth&egrave;que de Roanne, rejoignant ainsi la cohorte des <a href="http://www.memo-roanne.fr/articles/5" target="_blank"><span style="color:#660033">g&eacute;n&eacute;reux donateurs</span></a> qui permettent aujourd&rsquo;hui d&rsquo;admirer l&rsquo;app&eacute;tit de voyages et d&rsquo;exotisme de ce valeureux globetrotter.</p></div></div><div class="col col-md-6"><div class="content"><p><a href="http://www.memo-roanne.fr/resultat.php?type_rech=fd&amp;id_dam_collection=14&amp;id_fonds=25&amp;spec_expand=1&amp;sort_define=score&amp;sort_order=1&amp;rows=9&amp;fq=1" target="_blank"><img alt="" src="/img/upload/images/B_421876201_dt_8F5_043_Z_p-v2(1).jpg" style="height:395px; width:600px" /></a></p></div></div></div></div><p><a href="/img/upload/files/parcours%20Deth%C3%A8ve.png" target="_blank"><img alt="" src="/img/upload/images/parcours%20Deth%C3%A8ve.png" style="height:440px; width:1200px" /></a></p><p></p> français

Bon voyage, Monsieur Dethève !

Date : 2019-06-14 16:04:32.0 Type de document : Illustration Résumé :

Etre médecin colonial dans l’armée, c’est partir sur les routes au gré des affectations avec les moyens de locomotion de l’époque et donc passer beaucoup de temps dans les trains et les navires au long cours. Tel a été le destin de Claude Dethève, né à Roanne en 1867, qui a laissé à la Bibliothèque Municipale de Roanne de nombreuses cartes postales et photographies de ses voyages.

Engagez-vous, vous verrez du pays !

Claude Dethève soutient sa thèse de médecine à Bordeaux en 1894 et gagne très rapidement le Territoire de Djibouti. Ce premier pas sur le sol africain l’emmene de Obock au Caire en passant par le Sénégal et le Canal de Suez.

Depuis Zanzibar, il vogue vers une île assez méconnue des européens : Madagascar. Il y parvient pendant l’insurrection des Fahavalo, et manque de succomber à la fièvre. Pourtant, de cette belle île, il rapporte un grand nombre de photos, témoignant d’un certain regard de l’occident sur les colonies. La plupart sont issues de son appareil, de petit format, les autres sont plus imposantes et ont été faites en studio.

Après quelques allers-retours rapides entre l’Asie et l’Afrique de 1895 à 1897, passant par Saigon et Shanghai, il s’installe à Pékin comme médecin de la Légation française, et devient le premier médecin occidental autorisé à ausculter l’empereur de Chine, Guangxu, que l’impératrice douairière Ci Xi souhaite écarter du pouvoir. Le docteur Dethève n’est pas dupe de cette situation et écrit dans une lettre à sa mère, datée du 22 octobre 1898 : « L’Empereur voudra-t-il user de médicaments, j’en doute beaucoup, je crois plus que cette démarche a été faite par l’Impératrice pour montrer que l’Empereur est bien vivant et contredire les journaux anglais qui annonçaient sa mort par empoisonnement ».

Cette auscultation lui vaudra d’être nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.

De 1899 à 1906, il est médecin sur les chantiers de chemin de fer à Chang Xin Dian (près de Pékin). Cet emploi lui permet de faire de multiples excursions jusqu’en Cochinchine, au Viet Vint (Annam) ou à Haiphong. Il envoie des cartes postales à ses proches restés au bercail et en réunit davantage encore pour le plaisir des yeux.

En juin 1906, il revient s’installer à Dakar, qu’il connait déjà bien, et travaille à l’hôpital jusqu’en juin 1911.

Il embarque direction Hanoi, en juillet 1911, pour une durée d’un an avant de rejoindre la France en 1912. La guerre met un terme à ses pérégrinations et le voit s’engager sur le Front de l’Est jusqu’en 1917.

Son retour à Roanne en 1921 est définitif ; il y demeure jusqu’à sa mort en 1936.

Investigations délicates

Comment retracer les chemins empruntés par Claude Dethève, ce dernier n’ayant laissé aucun journal de bord ? Par l’image.

En effet, ses dons à la Médiathèque de Roannais Agglomération représentent quelques 500 cartes postales et 300 photographies conservées dans des albums joliment décorés de sa plume. Au Musée Joseph Déchelette, Claude Dethève lègue une centaine d’objets, mobilier, vêtements, tentures magnifiquement brodées, bronzes et porcelaines.

Afin de retracer ses trajets, il s'agit d'examiner chaque carte postale pour en étudier les tampons postaux, retourner chaque photographie pour trouver éventuellement une date, un lieu… Il est alors possible d’entrer dans la vie de ce médecin des armées, globe-trotter pendant plus de 18 années. Il embarque dans ses aventures son épouse, Jeanne. Cette dernière effectue de fréquents allers-retours entre la France et ces lointaines destinations. Ce couple uni – les cartes postales qu’ils s’envoient dans les moments de séparation sont adorables, pleines de tendresse et de retenue – nous offre également une vision plus intime de ses pérégrinations par le biais de photographies d’intérieur : une case à Obock ou un salon à Pékin.

Un siècle après, se plonger dans le monde du Docteur Dethève apparait vraiment comme une expérience dépaysante. Le regard curieux, à la fois humaniste et entaché de colonialisme, du photographe offre un intéressant témoignage. Il ne surestime pas ses qualités de photographe amateur et n’hésite pas à compléter ses prises de vue avec des photographies et portraits de studios d'artistes renommés comme Bonfils ou avec des cartes postales tels que les petits métiers ou la Justice. Sa veuve lèguera toute sa correspondance, ses albums et ses photographies à la Bibliothèque de Roanne, rejoignant ainsi la cohorte des généreux donateurs qui permettent aujourd’hui d’admirer l’appétit de voyages et d’exotisme de ce valeureux globetrotter.

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