Voyage vécu...

1813. Hester Stanhope réussit le pari de voyager, seule et non voilée, jusqu’au fin fond de la Syrie. Exploit que très peu d’Européens – encore moins d’Européennes – avait réalisé jusqu’alors. Cette aristocrate britannique avait abandonné une vie de contraintes afin de vivre l’aventure avec un grand « A ». Ce qui était une chose inhabituelle pour une femme de cette époque. Du moins le croit-on actuellement. Car elle ne fut pas la seule à défier ainsi les conventions. Et à mettre à mal l’image des femmes enchaînées, à la fois par le manque de revenus et leurs obligations d’épouse, de mère ou de fille,  ou par leur supposée faiblesse les forçant à la dépendance vis-à-vis des hommes.

Il est vrai que l’argent pouvait poser problème, mais beaucoup de femmes en disposaient. Cependant, l’aventure n’était pas au bout de la rue pour toutes les strates de la Société. Du XVIIe au XIXe siècle, la grande majorité des voyageuses était issue soit de la grande bourgeoisie, soit de l’aristocratie.

Les devoirs familiaux pouvaient également constituer une contrainte. Mais dès qu’elles en étaient libérées, certaines femmes en profitaient pour nourrir leur soif de voyages. Le seul véritable frein résidait, sans nul doute, dans les conseils « avisés » des hommes pointant le danger que pouvait représenter un voyage en solitaire pour une femme seule, dont le corps ferait assurément l’objet de mille convoitises.

Au titre des motivations, il en existait plusieurs : l’exil (forcé ou volontaire), la fuite en avant portée, par exemple, par la mort d’un être cher, le devoir conjugal ou bien religieux. Mais si, plus que les hommes, il était attendu que les femmes motivent leurs déplacements, certaines n’avaient pourtant aucune raison particulière de voyager. Si ce n’était l’envie. Tout simplement.

Fin des Jardins Publics prise d'un côté du Café sur la Colline

Né au cours du XVIe siècle, le « Grand Tour » se généralise au XVIIIe siècle. Destiné à l’élite aristocratique européenne masculine, ce voyage participe de son éducation en la confrontant aux humanités grecques et latines sur les terres les ayant vues naître.

Par la suite, ce périple devient l’apanage des amateurs d’art parcourant principalement la péninsule italique. Si le bagage éducatif des femmes inclut, à cette époque, la pratique du dessin c’est avant tout afin de la prémunir contre l’oisiveté pouvant l’amener à désirer s’aventurer à l’extérieur. Peine perdue puisque, dès la seconde moitié du XVIIIe siècle, le « Grand Tour » se féminine sous l’impulsion de britanniques avides de découvertes artistiques.

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Ecole de Sha la Eul de Pékin : cours de dentelle aux fuseaux

S’il n’est ni courant, ni bien vu, qu’une femme seule voyage dans des contrées lointaines – surtout si elle est célibataire -il n’en est pas de même si celle-ci est une religieuse. En effet, dès les débuts de la Colonisation, les congrégations constituent un maillon fort du processus de « civilisation » des populations locales. Les religieuses jouant un rôle central en intervenant aussi bien au sein des écoles, que des orphelinats ou des hôpitaux.

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Sur le paquebot

En tant que médecin de la légation française en Chine Claude Dethève, représente, par ses fonctions son pays. S’il porte principalement son uniforme, il s’aventure parfois à se vêtir selon la mode du pays où il officie. Ce qui n’est nullement le cas de sa femme qui s’astreint à respecter la décence qui sied à une occidentale du XIXe siècle, suivant son mari en terre étrangère.

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Ascension de la pyramide Khéops

Face au développement du tourisme, de nombreux couturiers se montrent sensibles au confort et à la mobilité des femmes. En 1873, Charles-Frédéric Worth propose de raccourcir les jupes destinées au voyage. Cependant, même modifiée, la tenue de voyage des occidentales est mal adaptée aux climats chauds et aux activités physiques.

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