... L'oisiveté libérée

La seconde moitié du XIXe siècle voit l’apparition d’un nouveau modèle féminin : la « femme moderne ». En transformant la société, la révolution industrielle agit également  sur les modèles féminins. Maison et lieu de travail sont désormais dissociés. La femme participe à la vie économique et rencontre de multiples occasions de sortir de la maison, que ce soit pour trouver du travail (vendeuse, ouvrière, infirmière…)  ou se promener dans les rues, fréquenter les cafés, participer à un meeting, voyager.

La modernisation de la société amène un renouvellement des mentalités et des mœurs. De nouvelles modes font leur apparition telle celle des bains de mer. L’accoutumance avec « les activités et les gestes de la plage » qu’hommes et femmes acquirent progressivement produisait des changements non négligeables dans leurs comportements. Les milieux, les structures, la façon de s’habiller, tout change. Les femmes participent de  ces changements en commençant à porter des maillots qui dévoilent, peu à peu, leurs corps.

En se libérant des lacets, corsets et dentelles, celui-ci devient objet de regards. Des hommes, bien évidemment, mais également de la part des femmes elles-mêmes. Libérée de contraintes vestimentaires, la femme du XXe siècle put donner libre cours à ses aspirations, faire ce que jusque-là, elle ne pouvait réaliser que dans des espaces clos : pratiquer un sport. Cette activité a d’ailleurs  accompagné la formation de la femme nouvelle en lui donnant de nouveaux espaces, une grande liberté de mouvement, et aussi un habillement plus léger. Le sport a permis aux femmes de découvrir d’autres espaces publics et privés auparavant réservés aux hommes. La libération du corps féminin signifie est également celle de leur esprit.

Le premier verre de cidre

La femme se doit d'être digne en toute occasion. C'est pourquoi il est mal vu qu'elle fréquente tavernes et autres lieux de beuverie. Cette gravure de Noëlas montre les effets délétères de l'alcool : la jeune paysanne, en acceptant de partager un verre avec l'homme qui luii fait face, baisse sa garde. Son attitude amollie sur la table prélude à un laisser aller et à un manquement à la morale. 

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Carte souvenir de Roanne

Les images ingénues véhiculées par les cartes postales sont autant d'occasion de montrer la femme de plus en plus dénudée. Au début du XXsiècle, le comble de l'effronterie consiste à montrer des femmes, jupes relevées, prenant plaisir à marcher pieds nus dans l'eau fraîche.

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IXe Fête fédérale - Roanne Loire 4-5-6 août 1928

En autorisant les fermmes à pratiquer une activité sportive, la société la fait entrer dans l'ère du culte du corps. En se dévoilant, celui-ci doit être de plus en plus maîtrisé afin de se conformer aux normes sociales, mais également individuelles. Il se doit de refléter une hygiène corporelle mais également mentale.La femme, croyant se libérer d'une contrainte, se place sous le joug d'une nouvelle.

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Femmes fumant le Kédillot à Hanoï

La femme qui fume représente l'interdit suprême. 

Si Cigarette était un prénom, ce serait celui d’une allumeuse. "Quand on s’intéresse à la cigarette, on se rend compte que sa dimension esthétique joue un rôle important dans l’attrait qu’elle exerce", affirme l'historien Didier Nourisson. La cigarette est née au XIXe siècle, permettant aux personnes les moins résistantes – en clair, les femmes – de participer à la mode de la «fume», qui se généralise à cette période. Mais très vite, de part les gestes qu'elle impose, elle est associée aux femmes de mauvaise vie. C'est pourquoi elle participe rapidement de l'imagerie coloniale exotique.

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