Voile, entre tradition et religion

Voile vient du latin velum qui désigne une pièce d'étoffe servant de toiture ou de tamis à la lumière. Par extension, il nomme également le tissu traditionnel ou religieux destiné à couvrir les cheveux ou le visage d’une femme.

Les témoignages les plus anciens mentionnant l’utilisation du voile sont les tablettes assyriennes datant de 1000 av. J.-C. Les femmes et filles d'hommes libres le portent sur leur chevelure par distinction sociale tandis qu’il est interdit aux esclaves et aux prostituées.

Durant l’antiquité grecque et romaine, il est associé à la tradition du mariage puisque la femme, une fois mariée, est tenue de se couvrir la tête. Le verbe nubere (nuptiae, noce) signifie d’ailleurs conjointement se voiler et se marier.

Au Ier siècle après J.-C, Saint Paul de Tarse fait de cette coutume païenne, une injonction religieuse basée sur l’infériorité et la subordination des femmes à leur époux. En effet, l’homme n’a pas à se couvrir la tête puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu. La femme, quant à elle tirée de l’homme, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend, celle de son mari.

Depuis, et avec plus ou moins de latitude, les trois religions monothéistes imposent aux femmes de cacher leur chevelure.

Si l’islam est resté traditionnaliste avec différentes sortes de voiles, le judaïsme autorise le recourt à l’utilisation de perruques alors que du christianisme naquit l’habitude du port du chapeau avec ou sans voilette jusqu’au milieu du XXe siècle.

Pénélope

Pénélope attendit durant 20 ans le retour de son époux Ulysse sans jamais céder aux avances des prétendants pour prendre sa place. Incarnation de l’épouse vertueuse par excellence, elle est représentée avec le voile des femmes mariées recouvrant sa chevelure. Assise les jambes croisées afin de symboliser tant la fidélité que l’immobilité dans l’attente, son regard perdu dans le vide évoque le seul sujet occupant ses pensées, l’absence de son mari.

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La Pudicita

La Pudicitia est, pour les romains de l’Antiquité, la personnification de la pudeur et de la chasteté. Elle prend l’aspect d’une matrone voilée et totalement drapée dont l’index de la main droite, érigé, met en garde contre la perte de contrôle et le chaos lié aux pulsions sexuelles.

S’attachant également à l’apparence physique indicatrice de la moralité et fondant la réputation de chacun, elle est elle-même toujours irréprochablement couverte.

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La Mère Jeanne Chézard de Matel

Issue du latin, l’expression française Prendre le voile, signifiant à l’origine se marier, voit avec le temps sons sens se restreindre à entrer dans les ordres.

La religieuse s’engage avec Dieu à qui elle doit obéissance et soumission. À ce titre, elle porte l’alliance et le voile comme toutes femmes ayant un époux.

La roannaise Jeanne Chézard de Matel, (1596-1670) fonde en 1625 une communauté qui prendra le nom de l'ordre du Verbe incarné. Elle est déclarée vénérable par l'Église catholique en 1992.

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Portrait de femme

Le fantasme de la femme orientale apparait dans l’imaginaire occidental colonialiste.

Il se fonde sur l’interprétation et la restitution des harems qu’offrent la littérature et les arts plastiques, dans lesquelles sont données à voir des femmes lascives, plus ou moins dénudées, en attente de plaisir.

La production des cartes postales de la fin du XIXe siècle conforte le mythe. Des dizaines de milliers d’images offrent le cliché attendu ; la mauresque aux seins nus.

Ainsi, malgré le port du voile religieux, la femme orientale est chargée d’érotisme.

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Port- Saïd : femme arabe

Trois principaux types de voile sont revêtus par les femmes de religion islamique.

• Le Hidjab signifiant voile, rideau, écran, est le plus répandu. Il couvre la tête, la chevelure, le cou mais pas le visage,

• Le Niqab, généralement noir, cache la tête, la chevelure, le cou ainsi que le bas du visage. Il correspond à un Islam plus rigoriste.

• La Burqa, vêtement bleu qui recouvre intégralement la tête, le visage et le corps. Une grille tissée devant les yeux permet la vision sans être vu. Elle est revêtue dans les pays à Islam radical.

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