Vénus de rêve dans l'antiquité

Se contenter des belles formes des Vénus callipyges en résumé de la représentation du corps féminin dans la statuaire antique grecque, serait bien réducteur. En effet l’Antiquité se divise en trois périodes durant lesquelles les canons de beauté ainsi que la représentation du corps féminin suivent des esthétiques particulières.

- La période archaïque (VIIIe - Ve siècle av. J.-C) voit apparaitre un style de sculptures inspiré de l’art égyptien, la Korè (jeune femme) et son pendant masculin le Kouros (jeune homme). La korè est toujours debout, jambes serrées, vêtue d’une tunique recouverte par un châle aux plis travaillés et cachant sa silhouette. Son visage large et statique arbore un sourire encadré de sa longue chevelure bouclée. Elle n’est aucunement une personnification mais la représentation de l’idéale jeunesse, de l’harmonie reflétant l’équilibre du cosmos.

- La période classique (Ve - IVe siècle av. J.-C) offre des sculptures à l’anatomie plus réaliste et en mouvement grâce à des positions variées permettant l’individualisation et par là même la représentation de personnes existantes, défuntes ou de dieux. Les proportions du corps cherchent à atteindre un équilibre fondé sur des rapports mathématiques consignés par le sculpteur Polyclète. Ainsi la femme donne à voir des courbes harmonieuses empreintes de sensualité. Le corps, atteignant l’excellence physique, peut être mis à nu ou à moitié nu.

- La période hellénistique (IVe siècle à 30 av. J.-C.) crée des œuvres baroques au style thêatral expressif et pathétique. Le corps s’éloigne de la plate perfection classique afin de devenir vivant, musclé, exalté, en torsion, sous tension avec ses imperfections. La poitrine, la taille, les hanches, le ventre, chaque sculpture présente ses propres proportions et reciproquement, chaque visage affiche une émotion. De la même façon les corps revètent ou non des drapés.

    Venere gallipige

    Vénus callipyge (du grec belle fesse) est un style de statues représentant la déesse de l’amour, Aphrodite pour les Grecs et Vénus pour les Romains.

    Elle soulève sa tunique et regarde ses fesses par-dessus son épaule en mémoire des deux jeunes sœurs de Syracuse qui lui élevèrent un temple.

    La représentation la plus connue de ce thème, date du IIe siècle av. J.-C. Une copie à l’identique, réalisée vers 1685, se trouvait à Versailles. Par pudeur, il fut ajouté au XVIIIe siècle, un voile sculpté cachant ses attributs.

    Voir la fiche complète

    Contrairement au Kouros dont les bras sont systématiquement droits le long du corps, la Korè peut présenter l'offrande d'un fruit, d'un vase ou d'un animal ou avoir un bras replié sur sa poitrine.

    Voir la fiche complète

    Torso di Venere

    Durant la période classique, les sculpteurs étudient l'anatomie humaine. Ils s’aperçoivent qu’en reportant le poids du corps sur une seule jambe et en laissant la seconde jambe libre plus ou moins fléchie, se créée une illusion de mouvement sur la statue.

    Ce déhanchement prend le nom de contrapposto.

    Voir la fiche complète

    Arianna Abbandonata

    Après avoir aidé Thésée à vaincre le Minotaure, Ariane s’enfuit avec celui-ci par la mer. Durant une halte sur l’île de Naxos, alors qu’elle s’est assoupie, Thésée l’abandonne.

    Cette représentation hellénistique d’Ariane endormie donne à voir un corps féminin lourd de sommeil mais gracieux.  La sérénité du visage est contrebalancée par la position inconfortable de la dormeuse vêtue d’une tunique aux plis surabondants.

    La tension dramatique mêlée à la mélancolie créent le pathos.

    Voir la fiche complète