Nudité, ne cachez pas ce sein

Symboles de féminité et objets de fantasmes, les seins ne cessent de subjuguer et de faire parler d’eux. Le christianisme en préconisant leur occultation par crainte du péché, leur conféra leur charge érotique.

L’ensemble de la réflexion humaine s’en préoccupe, que ce soit la philosophie, la morale, la médecine, la législation, la politique, la religion, la sociologie, l’économie… autant que les arts grâce à la peinture, la sculpture, la littérature, la photographie, le cinéma ou encore la musique. Difficile de leur échapper, en plus d’être présents sur cinquante pour cent de la population mondiale, les seins sont donc partout.

Au cours de l’histoire ils sont tantôt montrés ou dissimulés, la mode les préfère tour à tour petits ou volumineux mais ils témoignent toujours de la société d’un lieu et d'une époque donnés.

Les voici martyrisés pour Saint Agathe, emblèmes de fécondité chez les Venus paléolithiques, supports de propagande par les Femens, exotiques sur Joséphine Baker, synonymes de techniques chirurgicales, outils de travail des nourrices, érotiques dans la pornographie, sacrifiés par les amazones, figures de maternité lors de l’allaitement, incarnations de liberté sexuelle, indécents échappés d’un décolleté, excessifs chez Lolo Ferrari…

Sujets intemporels, ils sont de nos jours encore sources de polémiques. Durant l’été 2020, leurs détracteurs les accusant d’obscénité s’opposent aux féministes prônant leur désexualisation.

Gorges, mamelles, poitrine, nichons, roberts, nibards, tétons, seins, mamelons, balcon… autant de noms pour les désigner et inspirer les artistes comme le poète Clément Marot en 1535 :

« Tetin refaict, plus blanc qu’un œuf,

Tetin de satin blanc tout neuf,

Tetin qui fait honte à la rose,

Tetin plus beau que nulle chose… »

Diana acconcia alla venetiana

La représentation des seins comme attribut de féminité est une constante dans l’histoire de l’art. Généralement dénudés, ils sont plus beaux que nature dans la période classique et acquièrent davantage de réalisme à partir du XIXe siècle.

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Minerva

Les femmes grecques utilisent des ceintures d’étoffe plus ou moins complexes afin de souligner, soutenir ou comprimer leur poitrine. Elles sont généralement fardées et peu dissimulées sous les tuniques ce qui fait dire à Lucien de Samosate (125-192) « sous leurs vêtements, tout se voit ou presque aussi distinctement que le visage ».

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Rhodiya Woman, Ceylon

L’apogée de l’empire colonialiste et le développement des procédés photographiques du début du XXe siècle voit l’édition de cartes postales offrant à la vue de tous des beautés exotiques nues. Dépourvues de valeur érotique, elles se veulent scientifiques et instructives présentant des «femelles indigènes » réparties en trois catégories : les « négresses », les « Arabes » et les Chinoises ».

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Sur le quai : Shanghaï 3 Février 1901

La pudeur est un sentiment de honte conduisant une personne à se cacher ou à cacher une partie de son corps. Elle est affaire d’époque, les impératifs moraux étant fluctuants. Dans la société bien-pensante du XIXe siècle, les jeunes filles apprennent à s’habiller les yeux fermés pour ne pas regarder leur intimité. Le dénudement partiel des corps est transgressif excepté dans la sphère mondaine ou celle des maisons closes.

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