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Concours de gymnastique feminine

Suite à cette décision M. Henry Malleval, désigné comme président actif du comité d’organisation de Roanne, remercie chaleureusement Monsieur le Maire ainsi que la municipalité de bien vouloir offrir à la population roannaise cette magnifique manifestation.

Ce concours s’ouvre aux sociétés fédérées, aux sociétés invitées, aux sociétés étrangères ainsi qu'aux sociétés appartenant au Comité Régional du Lyonnais.

Onze ans plus tard - les 21, 22, 23 et 24 juillet 1939 - la Ville de Roanne est à nouveau retenue pour accueillir la XXe fête fédérale de gymnastique. M. Albert Sérol, ancien Ministre et Député de la Loire, ne tarit pas d’éloge pour vanter sa ville et sa région en vue d’attirer le maximum de participantes et de public. Cette fête doit surpasser celles des années précédentes et Roanne doit paraître au-delà des dernières bourgades sélectionnées… À cette occasion, le comité d’organisation  promet un banquet à tous les officiels et les organisateurs.

La Fédération Féminine Française de Gymnastique et d'Education Physique (FFFGEP) succède en 1921 à l’Union Française de Gymnastique Féminine (UFGF), apparue dès 1912. Reconnue d’utilité publique par décret du 23 mars 1925 elle regroupe, dans l'entre-deux-guerres, les sections de gymnastique féminine de France. Les fêtes fédérales annuelles concrétisent son existence.

L’évènement change de lieu chaque année. Le choix résulte d’un accord entre la ville qui reçoit et la fédération. Environ trois cents sociétés représentent le monde entier. Le congrès de la Fédération, qui s'est tenu à Paris le 21 novembre 1926, confie à la ville de Roanne l’honneur d’organiser la IXe fête fédérale qui se déroulera les 4, 5 et 6 août 1928.

Les épreuves imposées lors de cette XXe fête fédérale

Cela débute par les préliminaires, autrement dit les échauffements, pendant lesquels l’on juge aussi bien l’ensemble des équipes que chaque élève individuellement.

Suivent les barres parallèles, le saut en hauteur, la course de vitesse, la poutre, la gymnastique rythmée, le saut au cheval, les ballets chorégraphiques, le basket-ball, la natation, etc…(le règlement reste très stricte quant aux horaires et au respect de chaque discipline)

Les gymnastes présentes logent dans les écoles de Roanne et du Coteau où sont installés des lits avec matelas et sacs de couchages. Les accompagnants dorment à l’hôtel ou chez l’habitant. La commission d’alimentation gère les repas, le prix étant fixé à l’avance. Les gourmands peuvent se resservir et chacun a son quart de vin. Les déplacements sont assurés par les cars municipaux.

Une devise : Paix - Travail - Fraternité

Ainsi se déroulent les festivités pour cette année 1939. Les jurés reçoivent les ordres de leurs chefs de groupe et reconnaissent les emplacements des épreuves. Depuis la veille et tout le jour du vendredi les sociétés arrivent. En avant-première, chacun est prié d’assister à la réception du drapeau fédéral, à l’accueil des délégations des sociétés étrangères et au vin d’honneur qui se déroule dans la grande salle des fêtes de l’Hôtel-de-Ville, dès le vendredi en soirée. Certaines sections viennent de Belgique, du Luxembourg, de Monaco, de la Suisse ou de la Tchécoslovaquie… Après le dépôt d’une gerbe au cimetière, sur le monument aux Morts de la Grande Guerre, le groupe se rend à l’inauguration de l’exposition industrielle et artisanale qui se déroule à la Caserne Werlé à 18h. Cet évènement représente la vitrine de la Ville et tout ce qui gravite autour : les entreprises (donc les emplois), le tourisme, les voies de communication, etc… La cérémonie officielle se déroule dans la salle réservée aux grandes industries roannaises de la bonneterie et permet à chaque personnalité présente de prononcer son discours. Une météo déplorable contrarie les organisateurs tout au long de ce week-end. Malgré le mauvais temps de nombreux spectateurs assistent à la première fête de la nuit au cours de laquelle les productions des participantes sont largement applaudies.

Le samedi dès 7 heures, même si la nuit fut courte, les jeunes filles se présentent à leurs jurés respectifs pour les premières disciplines. Dès le matin les épreuves de basket se disputent au stade Henry Malleval. En fin de matinée les cars conduisent les participants et jurés à la pause-déjeuner. L’après-midi est réservé aux concours spéciaux comme la natation et les plongeons qui se disputent au Rivage mais aussi à la demi-finale de basket. Vers 19 heures, une manifestation rassemble les sociétés, venues de l’étranger, dans la grande salle des fêtes de l’Hôtel-de-Ville. A la sortie, devant la statue de la Paix, elles déposent une gerbe et chantent l’hymne à la Paix et à la Fraternité. Cette cérémonie est très touchante et empreinte de respect. « Au cours de la deuxième fête de la nuit, nos belles jeunes filles toujours gracieuses sont largement applaudies suite à leurs prestations. Malgré une très mauvaise météo qui perdure, elles restent courageuses jusqu’au bout. Et voici le grand jour, dimanche 23 juillet, la fatigue commence à se faire sentir chez nos participantes et nos organisateurs. Le matin se déroulent les dernières épreuves. A 13 h 30, au moment du rassemblement pour le défilé, la pluie s’invite à nouveau mais nos sportives persévèrent… Quel cortège ! 130 Sociétés, 3 000 jeunes filles, sourire aux lèvres, marchent allègrement pendant trois kilomètres.

Des tonnerres d’applaudissements les accueillent à leur entrée sur le stade. Pour fêter la fin des épreuves, les tableaux, poèmes, chœurs, danses, ensembles musicaux et rythmiques s’enchaînent à la perfection. Dans le grand hall de l’Hôtel du Commerce, le Comité d’organisation offre un banquet à tous les officiels des environs et aux membres qui ont assuré le bon déroulement de ces journées exceptionnelles. 300 couverts sont dressés pour l’occasion. De nombreux discours sont prononcés, tout ceci arrosé de champagne !

Lundi 24, la distribution des récompenses se déroule à l’Hôtel de Ville. Les Sociétés emportent de beaux prix. Chacun repart avec des souvenirs gastronomiques ou touristiques de Roanne et du Roannais. Les excursions dans le roannais et un peu plus lointaines comme Charlieu ou Vichy sont parallèlement proposées aux personnes qui désirent agrémenter leur voyage et découvrir la région. Les monuments et les quartiers de la ville de Roanne à visiter obligatoirement avant de repartir apparaissent sur les publications mensuelles envoyées auparavant à tous les participants et organisateurs. Ces revues permettent également de renseigner sur les évènements intervenus dans chaque famille ou chaque société depuis la dernière rencontre.

« À l’année prochaine à Lille ! » se diront les organisateurs en se quittant, une petite larme au coin de l’œil…

Les félicitations fusent envers le comité d’organisation roannais. Malgré l’éloignement du stade Malleval, occasionnant de nombreux déplacements, et les conditions atmosphériques déplorables, le concours s’est déroulé dans le plus grand ordre et aux heures prévues. Le Comité a dû faire face à un nombre inaccoutumé de sociétés présentes et a même dû en refuser quatre. Tout ceci prouve que Roanne a fait une excellente publicité de sa ville et a vraiment su attirer la foule.