XIXe siècle : reliure traditionnelle

La reliure à dos brisé devient une règle : le cuir n’adhère plus au dos du livre, une bande de carte fait l’intermédiaire, c’est le faux dos. Il évite au cuir de se fendre et offre au livre une meilleure ouverture. La préférence pour les cuirs va vers le veau et le maroquin. Les papiers marbrés présentent des motifs cailloutés et des coulés pour la période romantique. À la fin du siècle, ils sont ombrés et Annonay.

Au gré des changements de régime et des mouvements éclectiques, le XIXe siècle voit une profusion de styles de décors :

  • Le style Empire (1804-1815), avec des plats décorés d’un encadrement de filet simple ou orné à la roulette. Les fleurons du dos s’inspirent du répertoire antique : vase, lyre, couronne de laurier… Les fleurons napoléoniens mettent en scène des N couronnés, des aigles, des abeilles…
  • La demi-reliure se répand, le papier marbré passe sur les plats.
  • De 1830 à 1850, les reliures suivent la mode romantique. Elles sont très caractéristiques : le dos est plat, sans nerf ou avec quatre nerfs assez larges. Il y a peu de cuir sur les plats. Les décors mélangent plusieurs techniques : dorure à froid, à chaud ou à la plaque. Les fleurons romantiques sont très massifs et s’inspirent de l’art gothique.
  • Les pastiches, copies de style ancien, sont prisés ; plus que le style, ce sont la perfection technique de l’exécution et la qualité des matériaux qui font leur intérêt.

Les dos sont très arrondis et 5 nerfs assez saillants. Les entre-nerfs sont décorés d’encadrements de filets. Le cuir réinvestit les plats (1/3 du plat) ; des coins ornent les angles.

À partir de 1876, Marius Michel fils (son père était doreur) développe un style complètement nouveau qui choque les bibliophiles et qu’il mettra 20 ans à imposer. S’inspirant des reliures du XVIe à la Grolier et des éléments décoratifs floraux égyptiens, grecs ou gothiques, il réalise des compositions très élaborées dans lesquelles se mêlent de grands motifs floraux mosaïqués (mosaïque : couche très fine de cuir, bois, nacre… collée par-dessus le cuir du plat pour le décorer) et des courbes. C’est un précurseur du style Art Nouveau.

Le Comte de Valmont ou les égarements de la raison

Dos long, cuir teinté, motif antique sont les caractéristiques d'une reliure du XIXe siècle.

Voir la fiche complète

Le Sireine de Messire Honoré d'Urfé

Pierre-Marcellin Lortic appose sa signature sur ce travail d'une élégante finesse. Tant la reliure que la dorure font preuve d'une parfaite maitrise technique.

Voir la fiche complète

Le Sireine de Messire Honoré d'Urfé

La perfection de la belle ouvrage ne se borne pas à la couverture, Pierre-Marcellin Lortic apporte un soin particulier aux contre-gardes.

Voir la fiche complète

La Morte del Conte Carmagnola

Outre son joli travail de dorure, cette couverture présente un cuir gaufré dit "grain long" très à la mode au XIXe siècle.

Voir la fiche complète

Dialogue de l'Aretin

Cette reliure attribuée à Charles-François Capé est ornée d'un décor de Marius Michel père pastichant une dentelle du XVIIIe siècle. Les deux artisans réalisent sur ce livre un travail d'excellence. 

Voir la fiche complète

Les Avantures [sic] d'Italie de Monsieur d'Assoucy

Le relieur Vagner présente sur cet ouvrage différentes techniques de dorure. Un décor utilisant plaque et fleurons, une réalisation mêlant dorure à froid, à chaud ainsi qu'à l'oeser.

Voir la fiche complète