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L'hôpital de Roanne

Photographie de l'hôpital de Roanne

Photographie - Hôpital de Roanne

« Je le pansai. Dieu le guérit » - Ambroise Paré

C’est en 1317 que l’on mentionne, pour la première fois dans les archives, l’Hôpital de Roanne sous forme de maladrerie située au « Haut du Bruchet » vers l’actuelle rue Fontenille. Le Seigneur Guy III de la Perrière aménage une petite maison appelée « La Frarie », composée de trois chambres basses :

  • 1 pour le personnel de soins et de garde
  • 1 équipée de 10 lits pour les pauvres prêtres et religieux de passage qui trouvent ici le gîte et le couvert
  • 1 autre contenant 8 lits pour les malades infortunés

Une assemblée de notables nomme deux recteurs pour l’administration. La situation étant précaire et les ressources municipales insuffisantes, certaines personnes pieuses contribuent financièrement.

En 1575 des religieux sont appelés pour s’occuper de la Frarie et en 1577 ils déménagent sur le site de l’ancienne chapelle.

En 1638, Antoine de Gilbertès, Archidiacre et Comte de l’église Saint-Jean de Lyon fait don, par acte dressé chez le notaire royal, du bâtiment, de la chapelle et de tout l’enclos des Révérends Pères Capucins pour en faire un « Hôtel-Dieu des Pauvres ». Cet édifice, construit en 1577 et resté intact, possède une belle porte en ferronnerie pour entrée principale. Une pierre triangulaire ornée d’une croix entourée d’une couronne d’épines rappelle sa première fonction religieuse.

Il est alors interdit de mendier dans la ville, les malades et indigents doivent se faire hospitaliser. Les mendiants logent dans une petite maison voisine appelée le « Bicêtre ».

En 1664, suite aux abus de la part des gardiens de cette maladrerie, une réunion de Notables décide d’en confier la direction à des Sœurs Hospitalières.

En 1668, les sœurs promises par l’Archevêque n’étant toujours pas arrivées, trois dames pieuses prennent l’hôpital en mains. Parmi elles Jeanne de la Mure de Chantois, grande figure de l’histoire hospitalière roannaise, sacrifie son temps et sa fortune à aider les pauvres et les malades de Roanne.

En 1683, le Bailly de la ville demande la création d’un hôpital général à côté de l’Hôtel-Dieu. Par la suite ces deux établissements fusionnent. Jeanne, aidée de cinq personnes, se consacre à une dizaine de malades et aux trente-quatre enfants abandonnés ou orphelins.

archives du 13 juillet 1696

Archive13 juillet 1696 - Roanne

Photographie - Salle des femmes de l'hôpital - Roanne - Memo-roanne

En 1714, la fièvre fait des ravages dans le cheptel appartenant à l’hôpital (mulets, bœufs, vaches…) Roanne connaît également des hivers très froids, des crues importantes et des périodes de grande famine fin XVIIe et début XVIIIe.

En 1716, l’Archevêque autorise la venue de Sœurs Saint-Augustines de Saint-Etienne. Une fois de plus elles se font attendre et n’arrivent que le 21 mars 1719 au nombre de trois pour s’occuper de vingt lits. Heureusement l’effectif va croître régulièrement.

En 1732, le Roi Louis XV reconnaît officiellement l’existence de l’hôpital et lui accorde des privilèges importants, décision confirmée par le Parlement le 11 mars 1734. En 1743 est signé « l’acte de naissance officiel de l’Hôpital de Roanne ».

Entre 1744 et 1747, un nouveau bâtiment sort de terre ; il portera plus tard le nom de « Fleury ». A cette époque seulement vingt lits pour invalides et trente pour valides des deux sexes sont répertoriés, ce qui reste insuffisant.

En 1779, la chapelle de l’hôpital est achevée et consacrée.

En 1789, les hôpitaux sont placés sous la tutelle des communes. Celui de Roanne possède plusieurs domaines dans les villages environnants suite à de nombreux legs ce qui assure des revenus importants. Le nombre de religieuses passe à vingt six et une pharmacie intègre les locaux.

Sous la période de l’Empire de nouvelles organisations administratives apparaissent et le Préfet joue un rôle important dans la gestion de l’hôpital. En 1805, Antoine Dusauzé, Maire de Roanne, en devient le Président de la Commission Administrative.

En 1809, l’hôpital recueille de nombreux enfants abandonnés parfois dès la naissance. Une accoucheuse formée à Paris, selon les nouvelles réglementations, rejoint le personnel. En 1810 les sœurs accueillent Jean-Marie Vianney, déserteur et futur curé d’Ars.

En 1828, les terres appartenant à l’hôpital-hospice sont amputées pour la réalisation du chemin de fer et en 1832 pour celle du canal ce qui occasionne des rentrées d’argent non négligeables. D’autre part ces chantiers et ces nouvelles structures provoquent plus d’accidents ce qui nécessite plus d’hospitalisations.

En 1840, l’établissement s’agrandit avec 29 lits pour les hommes, 27 pour les femmes et 4 couchettes pour les enfants.

En 1853, apparaît l’éclairage au gaz alors que l’eau courante n’est toujours pas d’actualité.

Le 12 octobre 1879, naît à Roanne, René Leriche, premier cerveau chirurgical, auteur de nombreux ouvrages sur la chirurgie. On le nomme d’ailleurs le « Chirurgien de la douleur ». Lors de son décès en 1955, le sculpteur Claude Linossier réalise son buste sur autorisation de l’épouse du défunt.

En 1891 un pavillon pour convalescents est aménagé puis en 1894, la maternité ouvre ses portes.

En 1907, la générosité de l’industriel Henri Desmarets et son épouse permet l’ouverture du pavillon chirurgical qui porte leur nom.

L’électricité fait son apparition dans certains services en 1911 et se généralise seulement en 1929. Toujours en 1911, le 21 avril on inaugure l’Asile des Vieillards.

Photographie - Le Pavillon Desmarets - Roanne

Photographie - Asile des vieillards et invalides du travail - Roanne

En 1941 l’hôpital compte 512 lits. En 1945 les Personnes Agées sont transférées au château de Bonvers et leur ancien local devient l’entrée du « Bloc polyclinique René Leriche » et de l’Ecole d’Infirmières, construits en 1956 sur un terrain appartenant à la famille Desbenoît. Plusieurs bâtiments de cinq étages, reliés par une partie commune laissant entrer l’air et la lumière, constituent ce nouveau pôle médical.

Le 17 juillet 1992 les douze dernières Soeurs Augustines quittent définitivement l’hôpital alors qu’elles en ont assuré la charge pendant près de deux siècles.

Des personnes illustres de l’Histoire de Roanne lèguent leur succession à l’hôpital. En remerciement chaque nouveau pavillon porte un de leur nom (Brison, Fleury, Gilbertès, etc…).Une partie des bâtiments des XVIIe et XVIIIe subsiste au milieu des plus récents comme ceux portant les noms de « Flandre » et « Pasteur » réservés à une certaine époque, aux contagieux et aux soldats.

L’hôpital de Roanne se refait une beauté avec une touche de couleurs au cours de l’année 2009. Il souffle ses 700 bougies en 2017…

Le bénévolat a toujours existé dans l’hôpital public puisqu’à l’origine les médecins, ne pouvant êtes payés faute de moyens, étaient en contrepartie, logés et dédommagés en nature. À l’heure actuelle de nombreux bénévoles assurent animations, bibliothèque, aumônerie, etc… Sans eux le budget de fonctionnement serait encore beaucoup plus élevé…