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Compagnons de Poilus, à poils et à plumes

Un chien dans les tranchées de la Première Guerre Mondiale

La Grande Guerre a provoqué la mort de plus de 10 millions de soldats. À leurs côtés, des animaux ont été enrôlés dans ce terrible conflit. Chevaux, chiens, pigeons, mais aussi renards, cochons et bien d’autres plus exotiques, kangourous, chameaux ou perroquets ont tous été utiles à servir l’effort de guerre, accomplissant leur mission à travers les bombardements. Même les vers luisants ont servi sous les drapeaux : après en avoir rassemblé des milliers dans un bocal, les soldats britanniques les utilisaient pour éclairer les messages et les cartes dans les tranchées sombres.

30 000 pigeons-voyageurs employés par le service de colombophilie militaire de l’armée française, étaient chargés de faire passer les messages écrits entre différents camps, ou lignes de front  lorsque les moyens de communication étaient coupés, seul moyen pour remplacer la radio. Tout comme les chiens-estafette utilisés dans les transmissions.

Les services de l’armée les utilisaient plutôt que de faire passer les hommes. Les chiens avec leur odorat et leur ouïe affutés, considérés comme les meilleurs amis de l’Homme, pouvaient avancer plus facilement entre les lignes et étaient dressés dans ce but. Les chiens ont assuré des missions sanitaires et de transport notamment pour faciliter le ravitaillement de troupes isolées. Ils retransmettaient les courriers, détectaient les mines, flairaient les corps des victimes des champs de bataille et signalaient aux troupes la présence de gaz moutarde s’ils ne revenaient pas. Ce  gaz moutarde ou « ypérite », un des plus dangereux, a été parmi les armes chimiques les plus employées lors la Première Guerre mondiale.

Fidèles compagnons, les animaux apportaient aussi, chaleur, lien social et affectif nécessaires au moral des troupes, rappelant ainsi la vie normale. C’est ainsi que sont apparues les mascottes. Certains jouaient le rôle de porte-bonheur, d’amis, de confidents ou de héros. On relate de nombreux exemples de mascottes comme en Picardie, où les Anglais avaient récupéré un âne surnommé « Tiny », au pelage avec croix de Saint-André. Il rentrait au mess des officiers, posait les pattes sur les genoux des soldats, et buvait jusqu’à neuf tasses de thé d’affilée !

Enfin, 14-18 est loin d’être une guerre mécanisée. L’armée française disposait d’un nombre réduit de véhicules automobiles, bien inférieur au contingent des 190 000 chevaux. Près de 90 000 équidés faisaient partie de la cavalerie, le reste servait au transport et aux corvées. Plus de 11 millions de chevaux sont ainsi morts. En Bourgogne, dans le village de Lux, a même vu le jour en 1917 un hôpital américain pour les chevaux. Véritable hôpital vétérinaire, doté d’ambulances spécialisées pour lever et récupérer les animaux blessés ainsi que de salles d’opération, ce lieu offrait à ces "patients" une convalescence attentionnée. Impliqués malgrés eux dans un conflit qui, sans doute, les dépassaient, le soutien inestimable de ces animaux de guerre a été reconnu, les plus valeureux ont même été décorés.